Le dispositif Doremi, pour la rénovation des bâtiments en BBC

Source : actu-environnement.com

Rénovation complète au niveau BBC : Dorémi accompagne les artisans

Le dispositif Dorémi forme les artisans aux techniques de rénovation au niveau BBC et à la maîtrise des coûts des travaux. Les artisans interviennent en groupement. Exemple d’un chantier mené sur une maison ancienne en pierre classée.

Actu-environnement  |    |  Rachida Boughriet
Rénovation complète au niveau BBC : Dorémi accompagne les artisans

Depuis 2012, le dispositif Dorémi, développé par l’Institut négaWatt et le bureau d’études Enertech, propose une offre de rénovation globale au niveau BBC, réalisée en une étape, pour les maisons individuelles construites principalement avant 1975. En 2017, Dorémi est devenue une entreprise de l’économie sociale et solidaire, filiale à 100% de l’Institut négaWatt. Vingt-cinq territoires proposent à leurs ménages une offre de rénovation performante Dorémi. La dynamique va s’accentuer grâce au programme « Facilaréno« , porté par l’Institut en partenariat avec Dorémi, sélectionné dans le cadre des certificats d’économies d’énergie (CEE) par le ministère de la Transition écologique en janvier 2019. Objectif : 250 groupements d’artisans formés sur 50 territoires en 2 ans.

Former les artisans aux solutions constructives performantes

Le principe du dispositif est d’accompagner des artisans en facilitant leur groupement et en les formant à la réalisation de travaux de performance énergétique. L’approche énergétique de Dorémi est basée sur une dizaine de bouquets de travaux développés par Enertech, nommés Solutions Techniques de Référence (STR). Celles-ci visent le niveau BBC-Rénovation. Soit une division par quatre en moyenne des consommations annuelles de chauffage (environ 50 kWhep/m² par an). « Les STR permettent aux artisans d’identifier les résistances thermiques à mettre en œuvre pour atteindre la performance sans calcul thermique complexe, et de se concentrer sur les enjeux de bonne mise en œuvre », explique Arthur Gauvain, référent technique et pédagogique chez Dorémi. « Nous restons dans le cadre d’une obligation de moyens sur le dimensionnement des résistances thermiques et des performances par poste. Toutefois, cet outil ne standardise pas la rénovation. Nous laissons les artisans libres de décider du choix du matériau et de la finition en fonction des caractéristiques techniques du bâtiment et des choix esthétiques ou pratiques des propriétaires. Ils mettent tout en œuvre pour éviter les pathologies que pourraient générer les ponts thermiques et pour maîtriser l’étanchéité à l’air et la migration de la vapeur d’eau« , ajoute-t-il.

Exemple d’une maison ancienne rénovée, passée de la classe G à B

Dorémi a déjà formé 800 artisans et généré 100 groupements d’artisans. Ces derniers ont réalisé une centaine de rénovations performantes dont la moitié pour des ménages modestes et très modestes. La rénovation en 2016 d’une maison en pierre, datant du 18ème siècle située à Romans-sur-Isère dans la Drôme, figure parmi ces chantiers exemplaires. Le propriétaire a acheté cette maison classée en étiquette G (consommation énergétique supérieure à 450 kWhep/m² par an). Les travaux ont été menés par un groupement d’artisans locaux (Vignal Energie/ Mineralis et B.P.A Concept), formés par Dorémi pendant 3 jours en salle puis plusieurs heures sur chantier. Les artisans ont présenté une offre technique et financière adaptée au besoin du propriétaire, selon les spécificités de ce bâti ancien.

Les travaux de rénovation énergétique (portant sur une surface de 78 m2) ont duré trois à quatre mois. « On est parti d’une maison avec des fenêtres en mauvais état, des vieilles portes, une vieille chaudière qui ne fonctionnait plus et beaucoup d’autres travaux : couverture et charpente à refaire, maçonnerie, etc.« , souligne Arthur Gauvain. L’architecte Sylvain Arnoux, également formé par Dorémi, a collaboré à ce chantier. L’isolation des murs, des sols, des toitures et des combles était auparavant inexistante au sein de la maison. Aucune ventilation n’avait été mise en place.

Les travaux de rénovation ont consisté à renforcer l’enveloppe thermique du bâtiment. Des extensions ont été réalisées en parpaing sur la façade arrière qui a été isolée avec 18 cm de laine de bois par l’extérieur, avec enduit à la chaux. Les murs intérieurs ont aussi été isolés avec 16 cm de laine de verre et la pose d’un frein vapeur. « Il s’agit d’une membrane utilisée pour réaliser à la fois une bonne étanchéité à l’air et protéger le mur des risques de condensation« , a expliqué M. Gauvain. En parallèle, la toiture et les combles perdus ont été isolés avec 40 cm de ouate de cellulose.

Les revêtements des sols ont aussi bénéficié d’une isolation périphérique enterrée sur la partie de l’isolation thermique par l’extérieur. « Il arrive parfois que l’on ne puisse pas isoler facilement les sols sur terre-plein. Dans ce cas, pour limiter les déperditions par le sol, on va pouvoir isoler par l’extérieur en enterrant un peu d’isolants le long du mur à la verticale ». Les menuiseries existantes en bois simple vitrage ont été remplacées par des fenêtres en PVC-aluminium double vitrage. Côté équipements, la cheminée à bois a été changée par une chaudière gaz à condensation (12 kiloWatts) et un chauffe-eau solaire (2,5 m2). Une VMC (ventilation mécanique contrôlée) double flux à haut rendement a aussi été installée. Ce type de ventilation permet de récupérer jusqu’à 70 à 80 % de l’énergie de l’air évacué, tout en assurant un renouvellement d’air hygiénique.

Après travaux, la maison est passée en classe énergétique B (51 à 90 kWhep/m2/an de consommation). Les factures de chauffage du propriétaire sont estimées aujourd’hui à 318€/ an au lieu de 2.500€/an. Soit une facture divisée par huit. Passée en classe B, la maison prendra 25% de valeur immobilière. Le propriétaire aux revenus très modestes a reçu plus de 23.000€ d’aides directes (crédit d’impôt, certificats d’économies d’énergie, Habiter mieux de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), agglomération, région). Soit la moitié du coût total des travaux de rénovation énergétique estimés à 47.225€. Le propriétaire a souscrit un éco-prêt à taux zéro pendant 15 ans pour financer le reste à charge.

En savoir plus :

renovation-doremi.com

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